à Geneve le 29 Juin 1775
J'ai été très fâché M. qu'on ne vous ait pas dit que le soir j'habite une petite campagne sur le chemin de Ferney parce que j'aurois eû le plaisir de vous voir hier lorsque vous avez quitté la ville pour aller habiter le Palais Patriarchale, mais heureusement vous ne paroissez pas prêt à partir.
Je compte aller à Ferney samedy ou dimanche au soir. Si vous êtes libre j'espère que vous voudrez bien venir diner ou souper à Perette. M. de Voltaire y étoit hier dans le tems que vous me cherchiez en ville. J'ai reçu pour vous trois exemplaires que je joins ici d'une brochure nouvelle. J'ai je vous assure M. la plus grande impatience de vous voir et de vous entretenir de nos amis communs. La scène est bien changée depuis que je ne les ai vus, et ce que vous m'en direz me donnera plus de désir d'aller dans la capitale jouir de la satisfaction dont tous les honêtes gens doivent être.
J'ay M.