1775-06-09, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philippe Guéneau de Montbeillard.

Monsieur,

Tous les oiseaux que nous avons reçus à Ferney ont bien embelli ce séjour autrefois si sauvage.
Les deux oyes de frère Philippe que vous nous envoiâtes d'abord de Semur, font l'ornement de nos Cantons; et les derniers oiseaux que vous nous envoiez en peinture achèvent d'orner nôtre retraitte.

Il y a toujours beaucoup à apprendre, Monsieur, soit avec vous, soit avec Monsieur De Buffon vôtre digne ami. Vous joignez tout deux l'éloquence à l'instruction. Je ne puis assez vous remercier de l'honneur que vous me faittes. Ferney se prosterne aux pieds de Montbar. Permettez, Monsieur, que je souhaitte à vous et à vôtre ami une santé meilleure que la mienne. Conservez pour le vieillard malade de Ferney, des bontés dont il sent tout le prix.

V.