1774-12-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Anne Robert Jacques Turgot.

Le vieux bonhomme de Fernei ne veut pas sans doute abuser des bontés de monseigneur le contrôleur général, et ne le fatiguera jamais par des demandes indiscrètes, mais s'il peut, sans perdre un temps précieux, honorer d'un mot de recommandation le sieur Nicod, notaire, demeurant à Versoi, je puis lui certifier que c'est un très honnête homme, très digne de ses bontés, exact et fidèle, et de qui j'ose répondre.
Il vaut autant lui donner cette chétive place qu'à un étranger inconnu.

Je demande pardon de la liberté que je prends, et je continue d'user de celle que monseigneur le contrôleur général a bien voulu me donner, de lui adresser les lettres que j'écrirais à m. le marquis de Condorcet.

Je me mêle cependant à la foule de ceux qui bénissent le nom de Turgot, et au petit troupeau qui a le bonheur de l'admirer et de le chérir de plus près. Je lui présente mon respect le plus sincère, et mon attachement le plus pur quoique le plus inutile.

V.