1774-08-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à M. — Mézière.

J'ai reçu, monsieur, le chef-d'œuvre que vous m'avez envoyé.
On ne peut être ni plus indigne, ni plus reconnaissant de l'honneur que vous me faites. Je vois que le portrait est fait sur une médaille frappée à Genève. Vous avez corrigé les défauts de cette médaille qui était très défectueuse. Il est impossible de retrouver à présent un seul de ces médaillons, le coin ayant été rompu par accident. La solitude où je vis, ma vieillesse & mes maladies, mais encore plus, le peu de goût qu'on a pour les beaux arts dans le pays où je suis, me font désespérer de trouver rien ici qui puisse vous être présenté. Il faudrait être dans le pays des Raphael et des Titien pour vous remercier dignement. J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, &c.