1773-04-28, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean François Marmontel.

Mon cher ami, vous venez bien à propos au secours des Libraires de Paris, qui sans vous n'auraient fait qu'une collection insipide, et grâces aux soins dont vous voulez bien les honorer je crois que l'ouvrage sera très intéressant et très instructif.

La Tragédie de Sophonisbe n'est pas si bien réformée que celle de Venceslas. La raison en est qu'on n'a pas laissé subsister un seul vers de Mairet.

Il y a longtemps que je cherche une occasion de vous envoier un petit recueil pour mettre dans un coin de vôtre bibliothèque, mais la contrebande est devenue si difficile que je ne sais comment m'y prendre

Je vous remercie de demeurer dans un impasse, mais je ne vous pardonne pas d'écrire français par un o.

Je vous embrasse bien tendrement.

Le vieux malade de Ferney V.