1773-03-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis Gaspard Fabry.

Monsieur,

Le dernier ouragan aiant fait beaucoup de mal à l’église et à maison presbitériale de Ferney, j’ai demandé un devis des réparations au masson et au charpentier, et suivant l’estimation qui sera règlée, il parait nécessaire que tous ceux qui demeurent dans la paroisse, soit catholiques, soit protestants, et tous ceux qui ont du bien dans la paroisse, soient taxés proportionellement.
Les seigneurs de la paroisse donneront l’éxemple, et porteront le plus lourd fardeau.

Je supose qu’il faut une ordonnance pour mettre la chose en règle, et c’est sur quoi, Monsieur, je demande vôtre avis.

Je supose aussi qu’il faut faire règler la demande exhorbitante du masson et du charpentier par quelque architecte. Mr Racle serait très propre à règler les prix. Je vous envoie le devis qui se monte à plus de trois mille deux cent livres. Je vous prie de vouloir bien me le renvoier et de me donner vôtre décision.

J’ai l’honneur d’être avec un attachement respectueux

Monsieur

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire