Ce 20 7bre [1772]
J’ai reçu votre lettre, mon illustre maitre, j’ai sur le champ écrit au Cardinal de Bernis mon allié et à sa nièce ma Cousine germaine afin de parer à tout ce qui vous peut nuire à Rome.
Ma lettre est ce qu’elle doit être. Voilà bien du bruit pour une méchante plaisanterie. L’abbé Pinzo a été enfermée pour des discours impies. Cela a été mis dans la gazette de Bouillon et a pu exciter L’indignation dans des pays libres et protestans où l’on est peu accoutumé à respecter les papes. Il y a une très grande méchanceté à vous imputer Cette lettre que vous n’avez point faite. J’ai oui dire à gens qui se croiaient au fait qu’il n’en existait qu’une seule copie que l’auteur avait envoiée à un de ses amis qui apparement l’a trop montrée, en sorte que vous, le pape, et moi en avons eu connaissance.
Je ne suis point à Paris. Votre lettre m’est venu un peu tard. Je vous répons sur le champ. J’écrirai à Paris come je croirai qu’il sera Convenable, et croyez que la justice et mon attachement pour vous ne me laisseront rien oublier. Adieu, mon illustre maitre, vivez heureux et dormez malgré les calomnies, que les monstres ne nuisent pas plus à votre repos qu’ils n’ont nui à votre gloire.
Je suis jusqu’à la st Martin à Ribemont près de St Quentin en Picardie.