1772-08-24, de Voltaire [François Marie Arouet] à Frédéric Samuel Osterwald.

Il y a longtems, Monsieur, que je n’ai eu de vos nouvelles.
Je m’intéresse toujours à la manufacture de pensées que vous avez établie à Neufchatel. Mais permettez moi de vous parler de vos manufactures de blondes et de dentelles.

Il y a au vilage de Corcelle un orfèvre nommé Comtesse, lequel a plusieurs filles. Une femme de Neufchatel nommée Drancy qui a l’honneur d’être connue de vous, voudrait avoir auprès d’elle quatre de ces filles auxquelles elle procurerait de l’ouvrage et du débit. Elle aurait très grand soin d’elles. C’est un établissement nouveau auquel je m’intéresse beaucoup; et je rendrai à ces Demoiselles tous les services qui dépendront de moi.

Made Drancy a écrit à leur père. Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien déterminer le père et les filles. Il est à croire que ni lui, ni elles n’auront à se repentir de cette entreprise.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois, Monsieur, Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire