1772-07-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Cosimo Alessandro Collini.

Mon cher ami, j’ai tort.
Je tombai malade il y a trois mois quand j’allais vous écrire. Ma maladie fut un peu longue. Je fis comme le Cardinal Dubois qui aiant beaucoup de lettres à répondre les brûla toutes, et dit, me voilà au courant. Il y a des débiteurs qui n’osent pas paraître devant leurs créanciers, mais moi je vous avoue ma dette, et je vous la paie de tout mon cœur, en vous disant que je vous aimerai jusqu’au dernier moment de ma vie. Ma santé n’est guères meilleure à présent. Je suis né faible et je suis bien vieux.

Adieu, mon cher ami, je vous souhaitte tout le bonheur que vous méritez.

V.