1772-03-23, de Voltaire [François Marie Arouet] à Joseph Vasselier.

Je reçois vôtre Lettre, mon cher correspondant, et celle de Mr Jonval.
Je suis affligé de lui être inutile. Ma Colonie m’a ruiné, et j’ai grand peur qu’elle ne se ruine elle même.

Il me vient une idée. Peut être Mr Du Roncel serait-il homme à lui céder les loix sur les quelles il a écrit. On pourait éxiger en sa faveur une petite rétribution du Libraire, en cas que l’ouvrage se vendit bien, et dans cette suposition il pourait la faire jouer à Paris, et avoir une partie des représentations à son profit. Tout celà me parait assez difficile à arranger; car probablement il faudrait qu’il sollicitât les premiers gentilshommes de la chambre pour faire représenter cet ouvrage. Il faudrait encor qu’il allât à Paris; mais je ne pourais me mêler en rien de cette affaire. Je crains toujours d’être compromis avec les gens de Lettres. Si vous aimez Mr De Jonval voiez, mon cher ami, ce que vous pouvez faire en sa faveur, et mandez le moi.

Je recommande l’incluse à vos bontés.