1772-02-06, de Louis François de Monteynard, marquis de Monteynard à Voltaire [François Marie Arouet].

Je suis très flatté Monsieur de ce que vous me faites l’honneur de m’écrire sur L’éloge que m. du Belloy a fait dans son discours à L’académie, à un trait de mon administration. Le patriotisme qui l’anime L’a sans doute Engagé à donner des louanges à un arrangement que le même sentiment m’a fait faire; il En mérite Beaucoup luy même par les efforts qu’il fait pour réveiller ce sentiment dans la nation; pour moy qu’une longue habitude des troupes a persuadé qu’il Existe parmi elles, je pense qu’on ne peut luy donner assez de ressort, Et je suis Bien sûr que je luy rendrois toute son élasticité avec un sol de plus, mais on ne peut pas toujours ce qu’on désire le plus vivement.

J’attends la fonte des Neges du Jura pour charger m. Dupuits de Reconnoitre La partie de la frontière depuis le fort Lecluse Et Geneve jusqu’aux Environs de Basle Et d’En dresser un mémoire détaillée.

J’ay l’honneur d’être avec un parfait attachement Monsieur Votre très humble et très obéissant serviteur

Monteynard