4e xbre 1771, à Ferney
J’attends, Monsieur, pour arranger les affaires de ma colonie, que vous aiez la bonté de me mander si vous êtes rempli des sommes que vous avez fournies en or d’Espagne, et si dans l’argent courant que vous avez à moi, il vous reste assez de quoi vous paier à l’échéance, ou s’il faudra que je fournisse encor quelque chose.
Comme je dois à Lyon quelques bagatelles, vous me ferez plaisir de me mander au net où j’en suis avec vous du compte courant, indépendamment des quatre vingt dix mille Livres de fond portant intérêt.
Je vous demande pardon de vous donner cette petite peine, mais vous en êtes plus au fait de dresser ces petits comptes que moi, et ma santé est si mauvaise, que l’embaras de chercher des papiers augmente mes souffrances. J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire