1771-09-13, de Voltaire [François Marie Arouet] à Antoine Étienne Mille.

Un vieux malade demi bourguignon a reçu, monsieur, avec un extrême plaisir votre histoire de Bourgogne, et vous en remercie avec autant de reconnaissance.
Mes remerciements tombent d’abord sur votre dissertation contre d. Titrier, que je viens de lire. Il serait bien à désirer que toutes ces usurpations, qui ne sont que trop prouvées, fussent enfin rendues à l’état. D. Titrier a travaillé dans toutes les provinces de l’Europe, et particulièrement dans la franche Comté où nous plaidons actuellement contre lui. Ses titres n’étant pas de droit humain, il prétend qu’ils sont de droit divin: mais nous sommes assurés qu’ils sont de droit diabolique, et nous espérons que le diable, en habit de moine, ne gagnera pas toujours sa cause.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois,

monsieur,
votre &c.
le vieux malade de Ferney