1771-05-16, de Louis Athanase Boniface Des Balbes de Berton de Crillon à Voltaire [François Marie Arouet].

Je donne au public, monsieur, un livre de morale.
Mes compatriotes pourront trouver l’ouvrage médiocre, peut-être mauvais, mais s’ils en blâment le motif, ils me paieront d’ingratitude, car je ne l’ai fait que pour les rendre meilleurs.

Tel qu’il est, je vous l’offre, je n’ambitionne point vos éloges, ce serait prétendre à l’immortalité, il faut être modeste quand on écrit de la morale; d’ailleurs vous êtes à votre aise vis à vis de moi, vous avez si bien loué les Crillon quand ils se battaient que vous êtes dispensé de les louer quand ils écrivent.

Pour vous ennuyer moins, passez rapidement à mon chapitre de l’amitié, vous y trouverez quelques fleurs que j’ai ramassées pour vous. Si j’y avais parlé d’Achille, j’aurais parlé d’Homere, j’y parle d’Henri quatre et je vous nomme.

J’ai &c.