6e juillet 1770, à Ferney
Monsieur,
Les affaires se multiplieront à mesure que Ferney s'agrandira.
Le charpentier Landry est venu me trouver aujourd'hui, et m'a montré l'ordre de Mr Le Résident de faire passer des bois aux confins de Pregny pour bâtir un théâtre qui devait adoucir les mœurs des genevois, et qui n'aura point lieu. Il m'a mis cet ordre entre les mains. Il n'est pas étonnant que ces bois devenus inutiles causent une perte à Landry que nous tâcherons de réparer. Les voituriers ont eu très grand tort de ne vous pas demander un visa. C'est leur faute.
Aureste, ces bois son toujours sur France, et j'espère m'en servir. Je vous prie de me mander quelles sont vos volontés.
Voulez vous bien aussi avoir la bonté de m'envoier quelques unes de vos déclarations pour être signées par les émigrants qui se présentent tous les jours à Ferney.
J'ai l'honneur d'être avec un attachement respectueux
Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire