1770-03-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gaspard Henry Schérer.

Monsieur,

Je vous réïtère la prière que je vous ai faitte de vous informer de vôtre correspondant s'il a touché les six mille livres dont je vous ai envoié une Lettre de change sur mr Delaleu, rue du Temple; lesquelles six mille livres doivent avoir été portées en espèce chez lui par Mr Jardin le 5 février.

J'avais prié qu'on vous adressât ces six mille livres; j'en ai écrit à Mr De La Leu et à Mr Jardin, je n'ai reçu de réponse ni de l'un ni de l'autre. L'affaire est très pressante; je vous demande en grâce de vouloir bien vous en informer sans délai.

Voudriez vous bien aussi, Monsieur, avoir la bonté de me tirer au clair, l'avanture des rescriptions, sur les fermiers généraux, les receveurs généraux des finances, et des postes. Comment a t-on pu prendre ainsi l'argent des particuliers? Savez vous quelques détails sur cette étrange opération des finances?

J'ai recours encor à vous pour un petit plaisir, ce serait de vouloir bien me faire acheter une Livre d'avanturine, en poudre, et de prier Mr Tabareau ou Mr Vasselier de vouloir bien me le faire tenir par la poste.

Si vous avez apris quelque chose touchant les nouveaux arrangements des finances, je vous suplie de m'en faire part.

J'ai l'honneur d'être, Monsieur, Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire