1770-07-09, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean François René Tabareau.

Je vous remercie de tout mon cœur Monsieur des bonnes nouvelles que vous me donnez du succès de vos affaires.
Vous savez combien je m'y intéresse. Je trouve le procez de Mrs des postes très bon, et je ne suis pas sûr qu'ils le gagnent. Vous savez que tout est arbitraire, et que le parlement aime un peu à dégraisser tout fermier du Roy.

Pour st Billard et st Grizel j'opine au pilori. A l'égard du procès du parlement avec le Roy, il est curieux; nous attendons le dénouement.

Je crois que rien ne poura empécher le factum de la Chalotais de paraitre. Le public s'amusera, disputera, s'échaufera; dans un mois tout finira; dans cinq semaines tout s'oubliera.

Est on encor monsieur dans l'usage de prendre des rescriptions des postes en payant à Paris au caissier qui ne soit pas un saint? Made Denis veut faire venir deux cent louis de Paris. Pouriez vous les lui faire tenir par la poste quand son beaufrère les aurait remis à Paris au bureau?

Mille tendres compliments à M. Vasselier.

Votre très humble, etc. sincère, très attaché, très h. ob. sr

V. l'ancien bibliotécaire