1770-02-26, de Pierre Michel Hennin à Voltaire [François Marie Arouet].

Le plat proverbe, les beaux esprits se rencontrent n'est pas toujours vrai, Monsieur, car j'ai fait depuis avant hier usage des particularités dont vous m'instruisez et dans le sens qui vous a paru convenable.
Qu'on se décide seulement chez nous et soyez bien certain que les manœuvres qu'on se permet ici pour retenir les Natifs cesseront. On ne me parle plus de tout ce qui s'est passé depuis que j'ai dit mon dernier mot. Le voici pour votre édification: ‘Messieurs chacun est le maitre de se faire saigner et purger par précaution, mais il y a des exemples qu'on en succombe’, et je ne sortirai pas de ce propos que je n'aye reçu des ordres.

J'ai vû hier les principaux proscrits. M. de Caire fait et fera pour eux tout ce qui sera nécessaire. Huit jours nous mettront bien à l'aise, mais si on ne nous mandoit rien de bon il faudroit nous cacher. J'applaudis comme je le dois m. à votre zèle.

H.