[ce 12 (c. 1) auguste 1769]
Je reçois, ma chère nièce, vôtre gros paquet au départ de la poste.
A peine ai-je le tems de vous dire que celui qui m'a volé les Lettres à made De La Neuville et à made de Chambonin etca pourait bien avoir volé aussi quelques manuscrits concernants l'ouvrage dont vous me parlez. Les dernières feuilles ne sont certainement pas de moi. Elles sont remplies d'erreurs que je connais depuis longtems. Elles ne sont pas assurément écrites du même stile que le reste. Mais encor une fois je ne veux accuser personne.
J'écris un petit mot à Mr Le Duc De Choiseul sur cette ridicule calomnie par mr Le Comte de Shomberg qui va partir.
Je vous ai déjà mandé que j'avais écrit à mr le maréchal de Richelieu qui n'est certainement fâché ni contre vous ni contre moi.
Je serais très fâché que la Duchêne imprimât mes prétendues Lettres, surtout dans le moment présent.
Dans le commencement du fracas que fesait cette histoire du parlement, j'ai cru d'abord ne pouvoir pas traitter cette calomnie autrement que je traitte toutes les autres. Mais à présent que la chose devient sérieuse je pense que je dois la réfuter plus fortement. Voicy un petit mot pour vôtre neveu que je lui écris très à la hâte.
Je joints icy une copie de la lettre que j'écris à mr Marin. Tout cecy est un mistère d'iniquité affreux ainsi que le receuil de mes lettres vendu à la Duchene.