Lundy 3 juillet [1769]
J'étois fort impatient d'aller visiter le laborieux hermite, et il n'étoit besoin ni d'antiquités ni d'antiquaires pour me faire courir à Ferney si de petites affaires multipliées ne m'avoient retenu ici.
J'irai avec grand plaisir demain manger le poulet et boire le vin du plus joyeux de tous les vieillards. Je lui conterai toutes les folies que j'ai ramassées depuis notre dernière promenade. La Corse est soumise et contente, M. de Vaux me mande qu'il n'en a pas coûté 300 hommes tant tués que blessés et que la discipline a été telle qu'on n'a pas été obligé de faire une seule exécution militaire. Paoli est à Pise. Il se loue beaucoup de M. de Vaux et cite des actions des François qui font honneur à nos troupes. Respect, amitié & dévouement à celui qui cultive son champ sa lire d'or à la main.