1769-03-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gabriel Cramer.

Voicy bientôt le tems, mon cher Caro, d'achever vôtre histoire du parlement.
Je crois qu'avant deux mois tout sera décidé, réglé et aplani.

En attendant, je vous prie de faire imprimer quelques exemplaires d'une troisième édition corrigée et augmentée d'un certain petit rogaton qu'on m'a envoié sur les affaires présentes. Cette petite pièce peut, si je ne me trompe, faire quelque bien, et préparer les esprits. Il me semble qu'il y a des faits vrais, et point d'injure.

On commence à être très las de toutes les disputes sur l'origine des parlements, et on parait assez content de cette nouvelle brochure qui n'entre point dans ces discutions ennuieuses. Je vous prie très instamment de me faire l'amitié de l'imprimer d'un caractère de Cicero, et de vouloir bien m'en faire tenir 36 exemplaires le plutôt que vous pourez. Il est nécessaire que tout cecy finisse, sans quoi messieurs nos paieurs de Paris auraient toujours un prétexte de ne paier personne!

Vale.

le vieil hermite