dimanche au matin, 25 7bre 1768
Je vous remercie de tout mon cœur, Monsieur, du bon gros paquet que vous avez bien voulu me faire tenir.
Je vous demande encor une autre grâce, et même deux, la première de me dire comment on écrit à ce brave jurisconsulte qui est devenu à peu près premier ministre à Naples, et qui soutient si bien les droits de la couronne contre le cher Rezzonico.
La seconde est de vouloir bien me dire si les enfans de France ne sont précisément entre les mains des femmes que jusqu'à l'âge de sept ans. Cest sept ans sont-ils conptéz à six ans et un jour, comme la majorité à treize ans et un jour? Vous devez savoir celà sur le bout de vôtre doigt vous qui êtes de Versailles.
Avez vous lu l'éxamen de l'Histoire de Henri 4 imprimé à Genêve chez Philibert? On dit que le petit fils du grand Shah-Abas a été bercé pendant sept ans par les femmes et huit ans par les hommes pour en faire un automate. On y dit encor plus de mal du président Hénaut en le nommant par son nom. Il serait curieux de savoir le nom de l'auteur bénévole.
Adieu, Monsieur, je vous embrasse de tout mon cœur. Vous aurez beau faire et beau dire le roi de Pologne restera roi de Pologne, et moi je resterai toujours vôtre très attaché pour le peu de tems que j'ai à végéter.
V.