1768-05-03, de Voltaire [François Marie Arouet] à Conseil de régence de Montbéliard.

Messieurs,

J'ai reçu enfin le compte que je demandais depuis trois mois.
Mr Surleau me l'a envoié. Il est absolument conforme au mien; et celà ne pouvait être autrement. Comme c'est lui qui m'a envoié le compte, c'est à lui à qui j'ai adressé ma quittance générale, avant même d'avoir reçu le reliquat qu'on me doit.

Je me flatte, Messieurs, que vous serez contens de mes procédés, et que je n'aurai pas déplu à S: A: S: en acceptant pour ce qui m'est dû jusqu'au dernier mars deux billets purs et simples, paiables l'un dans un an, l'autre dans deux.

Je compte sur vôtre justice et sur vos bontés, pour être éxactement paié doresnavant; car donnant à ma famille une pension de trente mille livres, je serais réduit à la mandicité si vos fermiers et vos régisseurs n'éxécutaient pas ponctuellement vos ordres.

J'ai l'honneur d'être avec beaucoup de reconnaissance

Messieurs

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire