1768-03-04, de Voltaire [François Marie Arouet] à marchese Francesco Albergati Capacelli.

Je n'ai pu trouver, Monsieur, l'estampe que vous demandez; il n'y en a plus qu'à Paris, et on ne sait où les prendre.
J'ai l'honneur de vous envoier un petit portrait qu'on a fait d'après un buste. Il n'est pas tout à fait mal. Il ressemble assez au vieillard qui vous écrit et qui vous est véritablement attaché. Je touche au bout de ma carière, ma faiblesse augmente tous les jours.

Si Mr Melchiori voulait me venir voir avant que je meure, et passer quelque temps avec moi, je lui demanderais la permission de le rembourser de son voiage, et j'espère que je pourais lui être utile.

Si à son défaut vous pouviez m'envoier quelque pauvre philosophe, il serait très bien reçu, mais il faudrait un vrai philosophe.

Le vieux philosophe des Alpes vous aimera, Monsieur, jusqu'à son dernier moment.

V.

Le portrait est dans une petite caisse couverte de toile cirée, à vôtre adresse.