1768-01-29, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Frédéric Gabriel Christin.

Mon cher ami, il y a à Lons-Le Saunier, un avocat aveugle nommé Denizet, qui m'a fait écrire un long mémoire.
Je ne puis lui rendre la vue, je ne fais point de miracle comme Néedham et Jean Jaques. Si vous pouvez lui faire donner pour moi un Louïs d'or il ne l'emploiera pas à acheter des lunettes.

On dit qu'il est arrivé malheur à je ne sais quelle femme qui a porté je ne sais quels paquets. Il y a près de deux mois que le Duc De Virtemberg parlemente et la place n'est point encor rendue, et les vivres manqueront bientôt aux assiégeants.

Je vous embrasse de tout mon cœur

V. t. s. v. p.