13e janv: 1768
Madame, mon cher pâté; je vous souhaitte à vous et à vôtre cher mari, une vie douce et sans orage.
J'espère encor que dans deux ou trois ans, Mr le Duc De Choiseul poura obtenir la vétérence pour Monsieur De Vaulx. Vous serez alors à vôtre aise, ce qui est très nécessaire quand on a un petit Françoisà élever. Je vous assure que tant que je serai en vie je m'intéresserai à vôtre famille.
J'ignore si Monsieur De Vaulx est encor à Dôle. En cas qu'il y soit je le prie de m'envoier, s'il le peut, le discours prononcé par l'avocat général de la chambre des comptes. On dit que ce discours est très éloquent, plein d'esprit, et d'une philosophie humaine. On dit que quelques faux dévots ont empoisoné cet ouvrage auprès de Mr le Vice chancelier. On pourait aisément faire parler à ce chef de la justice par made la Duchesse D'Anville son intime amie. Il n'y a rien que je ne fisse pour tâcher de rendre quelques petits services à un aussi digne magistrat que l'est cet avocat général dont on m'a fait les plus grands éloges.
Si vôtre mari est à Lons le Saunier, il aura aisément peut être ce discours par un ami. Sinon, je vous prie de lui envoier ma Lettre. Vôtre frère est à Paris. Tout ce qui est à Ferney vous embrasse de tout son cœur.
V.