1768-01-06, de Voltaire [François Marie Arouet] à Conseil de régence de Montbéliard.

Messieurs,

J'ai reçu de Strasbourg quatre Lettres de change, valant ensemble douze mille Livres, dont deux Lettres sont sur Messrs Carmagnac et Perrin à Lyon pour le paiement des rois.
Deux autres sont sur mr Reyderer, banquier à Paris, rue st Sauveur, paiables à trois usances. Je ne crois pas que ces Lettres de change puissent être négociées au pair, à moins qu'il ne se trouve quelque négociant qui soit pressé de faire un paiement.

Je vous prie de me dire ce que je dois faire de ces quatre billets, et combien il me reste en compte courant sur vos livres, afin que je proportione mes dépenses à l'argent qui me reste.

Vous n'ignorez pas qu'on craint beaucoup à Paris pour la vie de la Reine. Cette perte serait un double malheur pour Lyon; et c'est surquoi vous ne manquerez pas sans doute de prendre vos mesures.

J'ai L'honneur d'être

Messieurs,

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire