Besançon Le 17 9bre 1767
Messieurs,
J'ay eû L'honneur de voir hier M. Petitcuenot, ancien Conseiller au Parlement, amis de M. de Voltaire et qui luy a écrit au sujet De sa Créance De 60 mil Livres qui Luy sont Dûs par S. A. S. pour interrêts Echus D'un fond perdus; il m'a Dit que par la considération Distinguée qu'il a pour vous Messieurs, se rapellant continuellement Les marques de Bonté et Les politesses dont vous L'avé comblé pendant son séjour à Belford, il ne feroit jamais aucune Démarche qui puisse Vous Etre Désagréables.
Il m'a chargé Messieurs De vous faire sçavoir que si S. A. S. veut faire remettre à m. de Voltaire Douze mille Livres comptant et Des délégations pour Le surplus, il se Charge de faire agréer La proposition par Le Créancier qui depuis peu De jours a obtenu un jugement en la Chambre Des Requêtes Du palais qui Luy permet De faire saisir, et arrêter Les Revenus Du sérénissime Prince, en cette Province, jugement qu'il va faire mettre à Exécution suivant ce que j'ay apris de son procureur qui m'a assuré ne pouvoir pas prendre sur Luy D'arrêter ny de Ralantir Les poursuittes.
Je vous suplie Messieurs de me tracer La Réponse que je doit donner à M. Petitcuenot sur sa proposition.
Je suis avec un profond Respect
Messieurs
Votre très humble et très obéïssant serviteur
Pioche