1767-12-03, de Charles François Joseph Petitcuenot à Conseil de régence de Montbéliard.

Messieurs,

La Conversation que j'ai Euë avec M. Pioche, au sujet de L'arrêt obtenu par M. De Voltaire au mois d'octobre dernier En La chambre des vacations de ce Parlement, a Eu pour principe le profond respect dont je suis pénétré pour Monseigneur le duc De Virtemberg, Et La Connoissance que j'ai des sentimens de m. De Voltaire pour son altesse sérénissime.
J'ai fait connoitre à m. Pioche mes premières idées sur la meilleure manière d'arranger cette affaire; il m'a paru qu'il les approuvoit: Et je vois avec une vraïe satisfaction Messieurs, Par votre lettre du 21 novembre, qu'elles vous ont Eté agréables. J'ai reçu depuis ces premières ouvertures, une réponse de m. de Voltaire, Et des pouvoirs dont j'ai l'honneur de vous addresser, Messieurs, un résumé Exact par lequel vous verrez qu'il adopte aussi ma façon de penser, avec une légère différence rélative à un fait dont je n'Etois point informé. Je sais que m. De Voltaire n'Est point, dans ce moment, en situation de laisser un vuide aussi Considérable dans ses revenus: Et je suis persuadé, Messieurs, que vous agirez Efficacement auprès de votre sérénissime Maître, pour faire agréer des propositions qui me paroissent raisonnables.

J'ai l'honneur d'être avec un respect infini,

Messieurs,

Votre très humble Et très obéissant serviteur

Petitcuenot

Au moment où je ferme ma lettre, je reçois de m. De Voltaire, le petit mémoire ci joint, qu'il me charge de remettre aux avocats de s. a. s. à Besançon. J'ai l'honneur, Messieurs, de vous l'addresser, afin que vous voÿiés quelles sont ses demandes, par sa signature même.