1767-10-22, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louise Suzanne Gallatin.

Vous vous y prenez bien tard, Madame, on dit qu'on a déjà publié dimanche à la messe de la paroisse les bancs de la vendange.
J'aprends que mon fermier lui même a fait publier ces bancs de concert avec le Curé et qu'on s'est même arrangé pour l'ordre qu'on doit tenir dans les quartiers des vignes. Comme j'avais laissé au fermier tous ces détails, il arriverait si je donnais à présent des ordres contraires que l'on serait en droit de s'y oposer. Vous pouvez consulter sur celà le st Balleidier procureur fiscal de la terre, et Nicod le Chatelain. S'ils disent que je puis donner l'ordre contraire aux arrangements de mon fermier, je suis prêt à le signer.

Vous êtes bien persuadée, Madame, qu'il n'y a rien que je ne fasse pour vous prouver tous les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être, Madame, vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire