1767-08-09, de Pierre Michel Hennin à Voltaire [François Marie Arouet].

Mon secrétaire M. m'ayant quitté pour aller être auprès du nouveau Primat de Pologne, j'ai jetté les yeux sur M. Gallien pour le remplacer.
Si vous croyez qu'il soit plus avantageux à ce jeune homme d'être seul chez un chétif Résident qu'en six ou septième chez un maréchal de France, gouverneur de Province &c. je pense que vous donnerez votre agrément à ce que je lui propose. La place est assez bonne et deviendra meilleure. Il aura ici des livres, des médailles, et beaucoup de paperasses à manier. Je souhaite qu'il y apprenne quelque chose et surtout qu'il se mette en état d'être utile. Le règne de l'érudition à laquelle il vise est passé, et le plus sûr à tous égards est de ne pas fondér son existence sur la littérature. D'ailleurs si M. le mal de Richelieu veut faire du bien à ce jeune homme, il l'enrichira en lui donnant dès à présent une petite pension.

Mad. Denis vous dira m. que la troupe de Pregny a fait merveille. Je suis fâché que vous n'ayez pas pû voir cette fête. Vous y auriez trouvé de la jeunesse que vous ne craignez point, et beaucoup de gens qui vous aiment autant qu'ils vous admirent.