7e juin 1767
Mon cher ami, voicy enfin Sirven qui veut vous voir, vous remercier de vos bontés, et remettre son sort entre vos mains.
Je ne crois pas qu'il doive se montrer avant que son procez ait été porté au conseil.
J'ai écrit à Mr Cassen pour le suplier de presser le raport de Mr Chardon. Vous présenterez sans doute Sirven à Mr de Beaumont. J'ai bien peur que Mr De Beaumont ne puisse pas à présent donner tous ses soins à cette affaire. Il doit être si occupé de la sienne qu'il n'aura pas le temps de songer à celle des autres. Mais comme il ne s'agit actuellement que de procédures au conseil, Mr Cassen est en état de faire tout ce qui est nécessaire. Il poura avoir la bonté de mener Sirven chez Mr De Chardon.
J'ai lu les inépties contre mon ami Bélisaire. Ces sottises sont écrites par des Vandales dont il triomphera.
On a fait contre ce pauvre abbé Bazin un livre bien plus savant, qui mérite peut-être une réponse. Tout celà part, dit-on, du collège Mazarin. Il faudra que nous disions comme du temps de la fronde, Point de Mazarin!
J'espère que l'affaire du vingtième qui est plus intéressante sera finie avant que vous receviez ma Lettre. Il faut bien païer les dettes de L'état, et on ne les peut paier qu'au moien des impôts.
Voicy un petit livre qu'on m'a donné pour vous. Personne n'est plus en état que vous de le réfuter. Je vous embrasse avec la plus vive tendresse.
V.