à Ancenny, ce 27 may 1767
Monsieur,
Permettez moi de rapporter à vous seul la décision d'une lettre désaprouvée de plusieurs personnes, comme peu françoise, et point intelligible.
J'ai été assez téméraire, peut-être, pour soutenir le contraire. Je sentirois mieux mes torts, et blâmerois entièrement mon amour propre, s'il ne me procuroit un bonheur, auquel j'aspire, depuis Long-tems, celui de connoître le créateur des miracles que j'admire, tous les jours, et dont je suis L'apôtre Le plus Zélé. Vous me rendrez le plus heureux des hommes, si ce que j'ose disputer, mérite votre critique; mon amour propre sera flatté d'une décision, pour peu que ma croyance soit digne d'un éclaircissement: daignez préter vos lumières à un aveugle, dont certainement vous n'entreprendrez point la guérison, si vous le croyez incurable. Permettez-moi, monsieur, de vous assurer ici des sentiments que vous m'inspirez, et qui captivent tous les hommages qu'un mortel peut vous rendre, n'étant pas assez heureux de pouvoir les exprimer aussi vivement que je les sens. J'ai L'honneur d'être, avec respect, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur
Le Comte de Cossé