2 mars 1767

Mon cher corsaire, puisque vous voulez qu'on joue les Scithes, il faut tâcher, non seulement qu'ils soient bien joués, mais qu'ils soient dignes de l'être.
C'est à la 1^re scène du 5^e acte.

Sozame a-t-il appris à sa fille qui m'aime,

Les rites consacrés de cette loi suprême?

OBEIDE

Je n'en apprends que trop.

SOZAME

Je vous l'ai déclaré,

Je respecte un usage en ces lieux consacré;

Mais des sévères lois par vos aïeux dictées

Les têtes de nos Rois pourraient être exceptées.

LE SCITHE

Plus les princes sont grands et plus sur nos autels, etc.

Si j'ai un peu de loisir, je viendrai quelque jour faire une répétition chez m^r Hennin ou chez vous. Mais je n'ai ni loisir ni santé. En attendant que j'aie l'un et l'autre que je n'aurai peut-être point, je vous prie de vous faire représenter le rôle d'Obéïde et celui de Sozame et de faire coller avec des petits pains le changement que je vous envoie.

Tout Ferney embrasse notre cher corsaire. Mille tendres respects à toute sa famille.

V.