28 8bre 1766
On aurait bien dû m'avertir, mon cher ami, que j'étais fourré dans la querelle du philosophe bienfaisant et du petit singe ingrat.
Vous savez que je vous ai toujours dit que je ne connaissais pas cette lettre qu'on prétend que j'avais écrite à Jean Jaques. Si vous la retrouvez faites moi le plaisir de me l'envoyer, je veux voir si cette lettre est aussi plaisante que je le souhaite. Renvoyez moi donc les trois lettres de ce Huron écrites à m. du Theil.
Le projet de ce pauvre Boursier ne reste sans exécution que parce que vous ne lui fournissez pas les secours nécessaires. S'il avait seulement deux personnes d'ailleurs ne risqueraient rien de faire le voyage. Est il possible que personne ne veuille entreprendre une chose si importante et si aisée, lorsqu'on est sûr de la plus grande protection!
Point de nouvelles de Meyrin. Etes vous bien sûr que le paquet a été mis à la diligence? Mes maladies augmentent tous les jours. Je m'imagine que l'élixir de Boursier pourrait seul me faire du bien, mais il faudrait que ce fût vous qui le préparat.
Je vous prie, mon cher ami, de faire mettre une enveloppe à la lettre de m. d'Alembert et d'envoyer l'autre à son adresse.
Comme je vous embrasse!