12e auguste 1766, au château de Ferney par Genêve
Monsieur,
En écrivant sur le goût, vous êtes un seigneur qui vous promenez sur vos terres.
Je vois que le vrai goût renait en Italie après le règne des sonnets, et je vois avec grand plaisir que ce vrai goût est inséparable de la bonne philosophie. La raison pénêtre de toute part, et c'est à la raison à présider aux bons vers ainsi qu'à la vérité.
Sapere est principium et fons.
Vous avez daigné me mettre en bonne compagnie dans vôtre excellent ouvrage. Moins je mérite cette place plus je dois remercier celui qui me la donne.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois,
Monsieur,
Vôtre très humble et très obéïssant serviteur
Voltaire