1766-07-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Pierre Michel Hennin.

Ma foy monsieur les beaux esprits se rencontrent.
Vous ne me dïtes point que Messieurs les plénipotentiaires avaient employé la même formule que moy chétif, quand je vous montrai mon édit émané contre le col tord ou tors. Si on luy donne une attestation de vie et de mœurs, il sera de ces gens qu'on pend avec leur grâce au cou. Avez vous le gendre du Roy d'Angleterre aujourduy? avez vous le grand Kan des Cosaques? comment me tirerai je d'un hitman, et d'un prince héréditaire? Si vous ne venez à mon secours avec monsieur le chevalier de Taulès qui est de la taille du grand Kan je suis perdu. Mettez moy toujours aux pieds de son excellence; et ayez pitié du pauvre vieillard qui vous aime de tout son cœur.

V.