1766-07-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jacques Lacombe.

Je reçois dans ce moment, Monsieur, une Lettre de mon ami qui me prie de lui renvoier la préface de sa Tragédie; ainsi, je vous prie de me l'adresser aussitôt que vous l'aurez reçue, afin qu'il en renvoie une autre qu'il prépare.

Aureste, je ne crois point du tout que cette pièce puisse être jouée; je pense seulement qu'elle est faitte pour être lue par les gens de Lettres. Ainsi il me parait que vous ne devez pas en tirer un grand nombre d'éxemplaires. Je vous répète qu'on ne veut faire imprimer cet ouvrage qu'en faveur des notes. Et pour peu que les censeurs trouvent à redire à quelques unes des notes, on les corrigera sans difficulté.

Il parait depuis peu une histoire du commerce et de la navigation des Egyptiens. Je vous prie de me l'adresser au bureau de Meyrin près de Genêve par la diligence de Lyon.

Quand il y aura quelque chose de bon, je vous suplierai de me l'envoier à l'adresse cy dessus. J'aurai l'honneur de vous faire tenir éxactement vos déboursés.

Je vous prie de compter sans compliment sur mon amitié.