1er Juillet 1766
Je puis vous assurer, Monsieur, que ceux qui imputent à Mr Des Barres et à son camarade d'extravagances, le discours qu'on leur fait tenir à mr Pasquier, ont débité l'imposture la plus odieuse et la plus ridicule.
De jeunes étourdis que la démence et la débauche ont entrainés jusqu'à des prophanations publiques, ne sont pas gens à lire des livres de philosophie. S'ils en avaient lu ils ne seraient pas tombés dans un pareil éxcez; il y auraient apris à respecter les loix et la religion de nôtre patrie. Toutes les nouvelles qu'on a débitées dans vôtre païs sont entièrement fausses. Nonseulement l'arrêt n'a pas été éxécuté, mais il n'a pas été signé, et il n'a passé qu'à la majorité de trois voix. On a pris le parti de ne point faire signer cet arrêt pour prendre à loisir les mesures convenables qui en empêcheront l'éxécution. La peine n'aurait pas été proportionée au délit. Il n'est pas juste de punir la démence comme on punit le crime.
Mr Boursier compte vous faire incessamment un petit envoi. Il vous est toujours très tendrement attaché, et conservera ces sentiments jusqu'au dernier jour de sa vie.