1766-05-12, de Étienne François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul à Voltaire [François Marie Arouet].

Je ne vous avais pas répondu parce que ma sœur a gardé votre lettre, l'a fait courir, et qu'il n'y a que peu de jours qu'elle m'est revenue; je vous demande pardon de ma négligence; j'ai d'ailleurs été malade; je suis ici comme le cocher de l'Avare, tantôt en souquenille, tantôt en tablier; je fais ce que l'on veut, je sacrifie ma maîtresse à mon cousin; j'ai le coeur le plus facile, je voudrais bien, pour moi et pour les affaires, avoir l'esprit de même.
Je ne suis point un mais je suis votre serviteur le plus tendre; je vous prie de n'en pas douter, mon cher Suisse.