15^e av: 1766 à Ferney

Je retrouve dans mes paperasses, Monsieur, une Lettre qui vous appartient, et que je croiais vous avoir rendue.
J'ai l'honneur de vous la renvoier, en vous faisant mon compliment de condoléance sur la perte que vous faittes de M^r Le Duc de Praslin, et en vous félicitant sur le retour de M^r le Duc De Choiseuil. Il faut avoir une tête d'or et une santé de fer, pour entrer à la fois dans les détails de la guerre et des affaires étrangères. S'il ne tombe pas malade il m'étonnera beaucoup.

Je vous suplie de me mettre aux pieds de M^r Le gouverneur de S^t Omer. Je suis bien languissant, mais je serais fâché de mourir sans vous avoir vu encor une fois l'un et L'autre, oublier sous mes rustiques toits vos crevailles et vos affaires.

Mille tendres respects.

V.