1765-10-06, de Nicolas Suberbie-Cazalet à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

L'affection que vous témoignez pour mon pays dans la lettre dont vous m'honorâtes il y a quelque temps, m'aucthorise à vous adresser encore un petit essai; c'est une bergerie sur le grand roy qui vous rend cher le Bearn. Daignez m'en dire votre sentiment, je vous le demande au nom de Henri 4.
Mérite t'elle la lime ou le feu? Votre jugement sera la décision de son sort, elle paroitra jamais si vous ne l'en jugez digne; je ne souffrirai pas même qu'un ami la produise à mon insçu, selon les méthodes de quelques autheurs qui se plaignent de cette tricherie.

Ce regret affecté, n'est qu'une feinte usée
Dont ils voilent la vanité,
Et ressemble au regret d'une jeune épousée
Qui pleure sa virginité

J'ay l'honneur d'être avec un profond respect

Monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Suberbie Cazalet avocat en parlement