1765-03-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Mon cher frère, je vous donne avis que je vous envoie par cette poste le mémoire des Sirven, accompagné d'une petite Lettre.
Je ne vous répéterai point dans celle cy que vous êtes une âme divine; celà s'en va sans dire.

Permettez que je glisse icy un petit mot pour l'ami Mariette.

Mr Tronchin ne m'a point fait encor réponse sur vôtre consultation. J'imagine qu'il pense qu'il est fort égal qu'un emplâtre soit grand ou petit. Mais régime vaut mieux qu'emplâtre. Ménagez, je vous en conjure, une santé prétieuse à ceux qui aiment la vertu, et qui détestent le fanatisme.

Quand vous verrez l'enchanteur Merlin faittes lui mes remerciements. Je viens de recevoir les contes moraux de frère Marmontel. J'attends pour les lire que j'aie répondu à deux cent Lettres, et que mon cœur soit un peu dégonflé de la joie inéxprimable que m'ont donné quarante maîtres des requêtes.