1765-03-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Baptiste Jacques Élie de Beaumont.

Vous commencez, Monsieur, vôtre carrière comme Ciceron; mais malheureusement parmi nous l'éloquence, la connaissance des loix, la protection donnée à l'innocence ne fait pas des sénateurs et des consuls.
Vous n'aurez peut être que de la gloire, mais vous l'aurez bien pure et bien éclatante.

J'aurai donc l'honneur, puis que vous le permettez, de vous envoier dans quelques jours le mémoire de Sirven. Vous verrez s'il est possible qu'on puisse rendre justice à cette famille infortunée, sans qu'elle purge sa contumace, et si on peut lui donner d'autres juges que ses boureaux.

Je n'ai jamais eu le bonheur de vous voir mais je vous aime comme si je vous avais vu bien souvent; je vous révère comme vous le méritez, mes sentiments sont audessus du très humble et très obéïssant serviteur

V.