au Château de Ferney 15e Mars 1765
Je n'ai point écrit depuis longtemps à Madame Calas, parce que j'ai été assez malade; mais j'ai été éxactement informé de tout ce qui la concerne; je ne doute pas qu'elle n'ait un succez complet.
L'Europe qui a été attendrie de son malheur sera également sensible à la justice qu'on doit lui rendre, et qui probablement lui sera déjà rendue lorsqu'elle recevra ce billet. Ce sera un beau moment que celui du prononcé de l'arrêt. Je suplie Madame Calas en embrassant son fils et ses filles, de leur dire combien je m'intéresse à toute la famille. Je la remercie de s'être souvenue de moi dans ses Lettres à Mr De Brus. Elle doit être trop occupée pour m'écrire, je ne prétends point qu'elle s'en donne la peine. Un mot dans une Lettre de Mr de Brus suffira toujours.
J'ai l'honneur d'être avec un zèle inaltérable son très humble et très obéïssant serviteur
Voltaire