20^e 8^bre 1764

Ouï, mon cher ami, vous serez avocat de Mg^r le Duc De Virtemberg, ou je mourrai à la peine.
Je ferai plutôt le voiage de Stuttgard. Je vais écrire à M^r le comte de Mommartin que j'ai l'honneur de connaître, et qui m'honore de ses bontés. Mg^r Le Duc De Virtemberg et M^r L'Electeur Palatin ont daigné m'inviter à venir chez eux; mais en vérité j'ai plus d'envie de vous embrasser que de faire ma cour à des princes. Si je ne m'étais pas fait une famille aussi considérable que celle à la tête de laquelle je me trouve, si je n'avais pas chez moi la nièce de Corneille, son mari et leur fille, et le père Adam, et un architecte et sa femme, et trente ou quarante domestiques de campagne à conduire, et un assez grand terrain à cultiver sans pouvoir trouver de fermier, je vous jure que j'accepterais bien vîte vôtre proposition de m'établir à Montbelliard; je serais vôtre voisin, nous philosopherions ensemble.

Présentez je vous prie mes respects à M^r le premier Président et à Mad^e; embrassez pour moi madame vôtre femme et vos enfans. Mad^e Denis vous fait les plus tendres compliments.