aux Délices 21e May 1764
Mr De Voltaire, Monsieur, ne se porte pas assez bien pour vous répondre lui même; il me charge de vous dire qu'il est très sensible au soin que vous prenez d'imprimer ses ouvrages; mais il sait que vous avez eu de très infidèles copies de la Tragédie de Zulime, et de la comédie du droit du Seigneur; il vous serait très aisé de substituer, les deux véritables pièces, aux fausses, dont vous vous êtes malheureusement chargé.
Il entrera avec plaisir dans les frais que vous coûtera cette petite entreprise.
Vous vous êtes trop pressé aussi d'imprimer les remarques sur Corneille, parce qu'étant détachées du texte, elles ne répondent pas aux dernières éditions des libraires de Paris, elles éxigent une infinité de renvois, sans lesquels le lecteur ne peut savoir à quoi ces notes se raportent. Si vous n'avez pas pris ces précautions, il est à craindre que l'édition ne vous demeure
Aureste, Monsr De Voltaire vous rendra tous les services qui dépendront de lui. J'ai l'honneur d'être, Monsieur, Vôtre très humble et très obéïssant serviteur.
Wagniere