1763-12-03, de Voltaire [François Marie Arouet] à Élie Bertrand.

Je vais saisir, mon cher philosophe, une occasion d'écrire à Mgr L'Electeur palatin, comme vous le désirez.
Je souhaitte autant que vous le succez de cette petite négociation. N'a t-on pas imprimé à Berne les huit dissertations de Mr Schmitt, qui lui ont valu huit couronnes? Je vous suplie de présenter mes respects et mes remerciements à vôtre Société d'agriculture qui a daigné m'admettre dans son Corps. Mon potager mérite cette place si je ne la mérite pas. Je mange au milieu de l'hiver, les meilleurs artichaux, et tous les meilleurs Légumes. Je défriche et je plante; mais je vous assure que ces expériences de phisique sont très chères. Le vrai secrêt pour bien améliorer sa terre c'est d'y dépenser beaucoup.

Présentez toujours, je vous prie, mes tendres respects à Mr et à Made Defreüdenrich, et de me conserver vôtre amitié.

V.