30e august 1763 à Ferney
Mon cher président quand vous me mandez qu'on viendra dans mon petit pays, pourquoy ne me mandez vous pas que vous viendrez aussi?
Je ne réponds pointà monsieur le premier président qui a bien voulu me faire part de son voiage. Vous m'avez mandé qu'il serait le trente et un dans le pays genevois. Ma réponse est de l'attendre. Je voudrais bien aller voir le père à la Marche mais je perds la vue, je n'ay point de santé, et je ne peux quitter ny Corneille qui est bientôt fini ny mes ouvrages de campagne que je préfère infiniment à Pertarite, à Teodore, Surena, Attila, Oton, Pulcherie etc., qui ne valent pas un char de regain.
Je vous aime, je vous estime, je vous respecte.
V.