1763-03-22, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Tronchin.

J'apprends, mon cher Monsieur, que Mr le grand Trésorier de la République me demande trois cent Livres courant pour la muraille du grand chemin faitte il y a quatre ans.
Comment donc? quid sibi vult? est-ce que cette muraille n'a pas été payée? Certainement ou vous, ou moi avons satisfait Mirani, puis que ce Mirani m'a demandé deux ans après un maudit supplément, et qu'il conste par mes livres que ce supplément a été payé, signé Mirani.

Je n'ai point à la vérité de livre antérieur, mais je présume que qui a reçu le supplément a reçu le principal. Je présume de plus que ce principal a été payé par vous, ou par moi. S'il a été payé par vous, nous n'avons rien à faire avec la République, et mr vôtre frère doit avoir alloué cet article il y a longtemps, et l'avoir passé à mon compte. Mettez moi au fait de cette affaire, je vous en prie, et que la République ne me fasse pas saisir au corps pour crime de péculat.

Je vous embrasse très tendrement.